Les projets en cours
La Sécurité Requin à La Réunion s'appuie aujourd'hui sur une approche et une méthodologie scientifique que ce soit dans le domaine des sciences de l'environnement, des sciences de l'ingéniérie et de la technologie, des sciences économiques, politiques, juridiques, et plus largement humaines et sociales pour trouver les moyens durables pour comprendre, évaluer et réduire le risque avec les experts et les parties prenantes (les usagers en particulier) sur le territoire. Il existe encore beaucoup d'éléments à explorer sur l'aléa (principalement le requin bouledogue) mais aussi sur les enjeux | (la fréquentation et les usages du littoral), les choix de politique publique, la culture du risque, l'histoire environnementale et sociale, etc. Des études scientifiques sont réalisées par le Centre Sécurité Requin et d'autres sont en cours dans le cadre d'un partenariat avec l'Université de La Réunion mais aussi avec des partenaires internationaux. Vous trouverez dans cette rubrique différents projets scientifiques menés aujourd’hui par le Centre Sécurité Requin. La liste fera l’objet d’actualisations régulières. |
Les Dispositifs de Répulsion Électrique individuel
Le Projet DREi (Dispositif de Répulsion Electrique individuel) a vu le jour en septembre 2017 et est toujours actif aujourd’hui.
Les premiers objectifs de ce projet étaient de réaliser un état de l’art sur les dispositifs existants, de restituer aux usagers les informations acquises de cette manière, puis d’effectuer une analyse comparative des champs électriques émis par les différents répulsifs disponibles dans le commerce.
Vous pourrez retrouver les rapports sur ces premiers objectifs ici :
- Rapport 1 - Résultats des tests expérimentaux sur les Dispositifs de Répulsion Électrique individuel répulsifs à impulsion électrique, Avril 2019
- Rapport 2 - Résultats préliminaires des tests expérimentaux sur les Dispositifs de Répulsion Électrique individuel répulsifs à impulsions électriques, Juillet 2020
- Présentation du rapport 2
- En vidéo, cliquez ici
Une fois ces premiers objectifs atteints, le Centre Sécurité Requin s’est rendu en Nouvelle-Calédonie en septembre 2019 afin d’effectuer des tests d’efficacité des différents DREi à impulsions électriques sur des requins bouledogue. Ces tests in vivo, dont les résultats ont été publiés en 2020 dans la revue Scientific Reports, ont permit d’identifier quels dispositifs étaient réellement efficaces afin de pouvoir conseiller au mieux les usagers de la mer.
Vous pourrez retrouver la publication scientifique ici et sa vulgarisation en français ici.
Le projet DREi continue aujourd’hui avec d’une part une veille sur les nouvelles parutions scientifiques et sur le développement de nouveaux dispositifs de répulsion, et d’une autre part des études plus approfondies sur les équipements eux-mêmes. Le Centre Sécurité Requin a notamment développé un banc d’essai et des séries de tests, qui permettent de vérifier le bon fonctionnement des équipements de protection individuelle des usagers et s’assurer qu’ils bénéficient d’une protection optimale.
Les recherches actuelles se tournent vers une meilleure compréhension de la propagation des champs électriques dans le milieu marin, ainsi que les effets de ces champs électriques sur le système electrosensoriel des requins.
Le projet des filets de baignade
Après une série d'attaques mortelles de requins à La Réunion, un arrêté a restreint la baignade, le surf et certaines activités nautiques, au lagon et en dehors du lagon, dans les espaces aménagés et les zones surveillées définies par arrêtés municipaux. Les filets de protection contre les attaques font partie de ces aménagements. Une version de filets conçus, produits et déployés par la société Seanergy, adaptée à la pratique de la baignade et du surf, a initialement été expérimentée, en 2015, par la commune de St Paul sur les plages de Boucan Canot et des Roches noires mais abandonnée depuis 2017 en particulier à cause du manque de fiabilité et de l’inflation des coûts. L’intérêt est depuis porté sur des filets de plus petites tailles, destinés uniquement à la baignade. Deux filets, de la société IDOCEAN, sont actuellement en service à Boucan Canot et les Roches Noires, permettant à ces deux sites touristiques de renouer avec une activité économique importante.
Les retombées de ces deux aménagements ont favorisé l’idée d'équiper d'autres sites de l'île permettant de baisser la pression sur les lagons, d’aménager de nouveaux espaces de loisirs et d’activités économiques pour d’autres communes.
Le CSR mène à cet effet des études à plusieurs objectifs :
- Sélectionner les zones adaptées à une installation de filets de protection, au moins de façon saisonnière (vacances scolaires par exemple).
- Améliorer la robustesse, l’impact environnemental, le processus d'installation-désinstallation et les coûts de fabrication et de fonctionnement de ce type de filet.
Un filet est actuellement en cours d’expérimentation, dans le cadre d’un partenariat impliquant la commune de Saint-Paul, le CSR, les sociétés IDOCEAN et TSMOI, sur la plage du débarcadère de la ville de Saint-Paul. Le succès de ce dispositif permettra d’ouvrir cette plage au public pendant la prochaine saison estivale.
Le projet BRUVs
Baited Remote Underwater Video system (BRUVs) : Ce sont des caméras appâtées posées au fond de l’océan qui permettent d’observer la biodiversité marine présente sur une zone afin de créer des indicateurs de présence. Depuis 2018, le Centre Sécurité Requin utilise cette technique standardisée en mettant en place la pose de « BRUVs » sur le littoral Ouest de La Réunion. L’objectif du déploiement de ce système est de surveiller la fréquentation de requins potentiellement dangereux sur cette zone.
Le projet caméra autonome
En association avec le bureau d'étude FETCH Ingénierie, le Centre Sécurité Requin travaille sur le développement d’une caméra autonome munie d’un algorithme de détection de requin. Le Centre a pour objectif de déployer ce système de caméra de détection sur la côte Ouest de l’île comme outil de surveillance des spots d'activités nautiques afin de détecter la présence d'un requin potentiellement dangereux.
A ce jour, plusieurs expérimentations in situ ont eu lieu:
- Septembre/Octobre 2020: premier test sur Boucan Canot
- Novembre 2021/Janvier 2022: test sur la Gauche de Saint-Leu
- Décembre 2022/Janvier 2023: test aux Roches Noires
- Août/Octobre 2023: test en Baie de Saint-Paul
Le projet GENERISK (2023-2026)
GENERISK est un projet de recherche appliquée et interdisciplinaire financé par l'Université de La Réunion (Observatoire des Sciences de l'Univers de La Réunion, Fédérations BIOST et OMNCG) qui entend contribuer aux politiques publiques environnementales et de gestion des risques à La Réunion via la production de données et de connaissances spatialisées socio-historiques sur l’environnement (occupation et utilisation de l’espace terrestre et littoral) et sur le risque requin depuis les débuts du peuplement de l’île (milieu du XVIIe siècle) jusqu’à 1980. Les données et connaissances issues du projet apporteront un éclairage original sur l’histoire de La Réunion et sur les représentations sociales des interactions entre l’humain et l’environnement.