Les programmes de pêche des requins potentiellement dangereux dans le monde
Entre 1937 et 2000, on recense trois programmes majeurs régionaux ininterrompus de pêche des requins potentiellement dangereux dans des régions touristiques balnéaires en développement : deux en Australie (États du New South Wales et du Queensland) et un en Afrique du Sud (province du Kwazulu-Natal). Ces programmes inscrits dans un cadre de politiques publiques ont été décidés à la suite de séries d'événements fréquents de morsures de requins.
Le premier programme de pêche, le “New South Wales Shark Meshing Programme (NSW SMP)” a été initié en Australie en 1937, après une série d'événements mortels de morsures de requins sur des nageurs le long du littoral de la région de Sydney dans l'État du New South Wales. Le second programme (opéré par le KwaZulu-Natal Sharks Board) a été initié en 1952 sur la côte Est de l'Afrique du Sud, dans la province du Kwazulu Natal, le long des plages de la région de Durban. Le troisième programme a été déployé sur la côte Est de l'Australie dans l'État du Queensland (Queensland Shark Control Programme, QSCP), à partir de 1962.
Dans ces trois programmes, dès le départ, une combinaison de palangres verticales, de palangres horizontales et de filets maillants a été déployée pour réduire les populations locales de requins à proximité des plages les plus fréquentées. Ces programmes ont poursuivi un objectif exclusif de réduction du risque (pour la protection des baigneurs et la défense des enjeux économiques dérivés du tourisme) avec une faible considération des impacts environnementaux. La prise en compte des enjeux de conservation de l’écosystème marin va se développer et se traduire par une recherche de réduction des impacts environnementaux des programmes de pêche des requins potentiellement dangereux pour la réduction du risque de morsures de requins, allant jusqu’à une remise en cause de ces programmes de pêche. A partir de 2008, en plus de sa mission de réduction du risque, le KwaZulu-Natal Sharks Board se voit ainsi assigner un objectif de réduction des impacts négatifs des opérations de pêche sur l’écosystème et d’amélioration de la survie des animaux non ciblés capturés.
système de PAVAC à La Réunion
En 2004, suite à une série d’évènements de morsure de requins sur des baigneurs survenus sur une bande côtière d'environ 20 km entre 1992 et 2011, dans la région métropolitaine de Recife, dans l’État de Pernambuco au Brésil, le Comité pour la surveillance des incidents d'attaques de requins (CEMIT) développe et met en oeuvre une stratégie innovante de réduction du risque par une pêche des requins potentiellement dangereux, sans objectif létal, en déplaçant les individus capturés vivant loin des zones balnéaires. La stratégie développée par le CEMIT visait à réduire la fréquence des morsures des requins, avec un minimum de perturbations écologiques, ce qui impliquait la réduction des captures d'espèces inoffensives et la réduction de la mortalité de toutes les espèces. Cette stratégie adoptée au Brésil s'est efforcé d'éliminer les requins non pas de leurs populations mais plutôt de la zone à risque en les déplaçant (vivant) vers des zones distantes des espaces balnéaires à enjeux. D'après nos informations (à confirmer), ce programme est actuellement en pause, faute de financement.